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et saint Clément d’Alexandrie) qui se servait d’une Vénus de Praxitèle pour assouvir ses désirs ; ensuite le cas de Clisyphus qui, au temple de Samos, a souillé la statue d’une déesse après avoir apposé un morceau de viande à un certain endroit de cette œuvre sculpturale.

À une époque plus récente, le journal l’Évènement du 4 mars 1877 publie l’histoire d’un jardinier qui, étant tombé amoureux de la statue de la Vénus de Milo, fut pris en flagrant délit au moment où il faisait des essais de coït sur cette statue. Ces cas sont cependant en rapports étiologiques avec un libido anormalement fort qui subsiste en même temps qu’une puissance défectueuse ou bien un manque de courage ou d’occasions pour une satisfaction sexuelle normale.

Il faut faire la même supposition, en ce qui concerne les soi disant « voyeurs[1] », c’est-à-dire ces hommes qui sont assez cyniques pour chercher à voir faire le coït afin de stimuler leur puissance, ou bien qui, à l’aspect d’une femme excitée, sont pris d’orgasme et d’éjaculation.

En ce qui concerne ce genre d’aberration morale que nous ne voulons pas ici traiter plus amplement, pour diverses raisons, il suffirait de renvoyer au livre de Coffignon : La Corruption à Paris. Les révélations faites dans ce livre sur le domaine de la perversité et aussi de la perversion sexuelle, sont de nature à inspirer de l’horreur.


2o Viol et assassinat par volupté
Code autrichien § 125, 127 ; Projet de Code autrichien § 192 ;
Code allemand § 117.

Le législateur entend par viol le fait qu’une personne

  1. Le docteur Moll désigne cette perversion par le nom de Mixoskopie (μιεε = union sexuelle [mixi] et σκεπτειν = regarder [skeptein]). Son hypothèse, qui la rapproche du masochisme parce que peut-être le voyeur trouve un charme à souffrir en voyant une femme en la possession d’un autre, ne me paraît pas juste. D’autres détails à voir chez Moll, Inversion sexuelle, édit. française, Carré, éditeur, Paris.