sept ans, car celui-ci avait déjà, le 3 septembre, essayé d’attirer l’enfant dans le bois comme elle rentrait de l’église.
K…, mis en état d’arrestation, nie d’abord, mais bientôt après il fait des aveux complets. Il avait tué l’enfant en l’étouffant et, quand elle ne « remua » plus, actum sodomiticum in ano infantis perpetravit[ws 1].
Pendant la première enquête judiciaire, personne n’avait soulevé la question de savoir quel était l’état mental de ce criminel monstrueux ; la demande de l’avocat auquel la défense avait été confiée d’office peu de temps avant les débats judiciaires, que l’état mental de l’accusé fût soumis à un examen médical, avait été repoussée « parce qu’il n’y avait dans le dossier aucun fait mentionné qui pût faire supposer un trouble cérébral ».
Par hasard le vaillant avocat réussit à faire constater que l’aïeul et la tante du côté paternel de l’accusé étaient des aliénés ; que son père était depuis son enfance un buveur d’eau-de-vie et estropié d’un côté. Le défenseur a pu faire confirmer ces faits au cours de la séance publique.
Ces constatations n’eurent pas d’effet non plus. Enfin l’avocat décida le médecin légiste à proposer qu’on envoyât K… pour six semaines dans une maison de santé pour y être observé.
Le rapport des médecins aliénistes de l’asile présenta K… comme un idiot qu’on ne pouvait pas rendre responsable de son acte.
Il paraissait indifférent, abruti, apathique ; il avait oublié presque tout ce qu’il avait appris à l’école : il ne manifestait jamais dans ses paroles ou dans ses gestes le moindre mouvement de pitié, de repentir, de honte, d’espoir ou de crainte pour l’avenir. Sa figure était immobile comme un masque.
Le crâne est tout à fait anormal et a la forme d’une boule : preuve que le cerveau était déjà malade dans la période fœtale ou du moins dans les premières années du développement.
Sur cet avis, K… a été interné pour toujours dans un asile d’aliénés.
Grâce à un brave avocat et à son sentiment infatigable du devoir, la magistrature a pu dans ce cas éviter de commettre un assassinat judiciaire, et la société humaine a pu sauver son honneur.
Observation 184. (Assassinat par volupté. Imbécillité morale.) – Homme d’un âge moyen, né en Algérie, prétendant descendre de
- ↑ il perpétra la sodomie dans l’anus de l’enfant