Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/545

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par un idiot moral.) – K…, quatorze ans et cinq mois, tue un petit garçon d’une manière cruelle. L’enquête constate, outre deux cas d’homicide, une série de sept cas dans lesquels K… a cruellement torturé des petits garçons. Tous ces enfants avaient entre sept et dix ans. K… les attirait dans un endroit désert, les déshabillait complètement, leur liait les mains et les pieds, les attachait solidement à un objet quelconque, leur bâillonnait la bouche avec un mouchoir et les battait avec un bâton, une courroie ou un bout de corde, en donnant des coups mesurés, laissant des intervalles d’une minute entre chaque coup et « souriant » pendant ce temps, sans prononcer une seule parole. Il força en le menaçant de mort un de ces garçons de dire deux fois le Pater noster, de jurer de garder le silence et ensuite de répéter des blasphèmes qu’il lui dictait. Dans un autre fait, qui a eu lieu plus tard, il donne des coups d’épingle à la joue du garçon, joue avec les parties génitales de cet enfant et lui fait aussi des piqûres dans cet endroit du corps et autour ; il le fait coucher sur le ventre, piétine sur lui, le pique et le mord aux nates[ws 1]. Un autre garçon est mordu au nez, et reçoit plusieurs coups de couteau. La huitième de ses victimes est une petite fille qu’il attire dans le magasin de sa mère. Là il l’assaille par derrière, lui ferme la bouche d’une main tandis que de l’autre il lui coupe la gorge.

On retrouve le cadavre dans un coin, couvert de cendres et de fumier ; la tête est séparée du corps, la chair détachée des os, le corps couvert de nombreuses blessures et d’incisions. La plus grande incision, blessure béante, se trouve du côté intérieur de la cuisse gauche, traversant les parties génitales jusqu’à la cavité du ventre. Une autre incision s’étend de la fosse iliaque en sens oblique à travers l’abdomen. Les vêtements et le linge sont coupés en morceaux et déchirés.

Le cadavre de la neuvième victime avait la gorge coupée, le sang avait coulé des yeux, le cœur était transpercé de coups nombreux. Nombre de coups de couteau avaient pénétré dans la cavité du ventre. Le scrotum était ouvert, les testicules étaient coupés de même que le pénis.

K.… avait attiré le garçon de la même manière que la fille ; il lui avait coupé d’abord la gorge et ensuite porté les coups de couteau.

K…, sur les antécédents duquel on n’a aucun renseignement, fut gravement malade pendant toute la première année de sa vie ; il était alors maigre comme un squelette. Dans la deuxième

  1. fesses