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qui devient de plus en plus vif. Dans le cas contraire, il se produit des idées qui font cesser le rut, entravent la fonction du centre d’érection et empêchent l’acte sexuel.

Les idées qui arrêtent les désirs sexuels doivent être à la portée de l’homme civilisé, chose importante pour lui. La liberté morale de l’individu dépend, d’une part, de la puissance des désirs et des sentiments organiques qui accompagnent la poussée sexuelle ; d’autre part, des idées qui lui opposent un frein.

Ces deux éléments décident si l’individu doit ou non aboutir à la débauche et même au crime. La constitution physique et, en général, les influences organiques exercent une puissante action sur la force des éléments impulsifs ; l’éducation et la volonté morale sont les mobiles des idées de résistance.

Les forces impulsives et les forces d’arrêt sont choses variables. L’abus de l’alcool produit à ce sujet une influence néfaste, puisqu’il éveille et augmente le libido sexualis et diminue en même temps la force de résistance morale.


LA COHABITATION[1]

La condition fondamentale pour l’homme, c’est une érection suffisante. Anjel fait observer (Archiv für Psychiatrie, VIII, H. 2) avec raison que, dans l’excitation sexuelle, ce n’est pas seulement le centre d’érection qui est excité, mais que l’excitation nerveuse se répand sur tout le système vaso-moteur des nerfs. La preuve en est : la turgescence des organes pendant l’acte sexuel, l’injection des conjunctiva, la proéminence des bulbes, la dilatation des pupilles, les battements du cœur (par paralysie des nerfs vaso-moteurs du cœur qui viennent du sympathique du cou, ce qui produit une dilatation

  1. Comparez Roubaud : Traité de l’impuissance et de la stérilité, Paris, 1878.