Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et de masturbation, l’alcoolisme. De même, on peut expliquer la disparition du libido dans le cas de troubles généraux de la nutrition (diabète, morphinisme, etc.)

Enfin nous devons encore faire mention de l’atrophie des testicules qu’on a quelquefois constatée à la suite des maladies des centres cérébraux (cervelet).

Une diminution de la vita sexualis due à la dégénérescence des nerfs et du centre génito-spinal, se produit dans les cas de maladies du cerveau et de la moelle épinière. Une lésion d’origine centrale atteignant l’instinct sexuel peut être produite organiquement par une maladie de l’écorce cérébrale (dementia paralytica à l’état avancé), fonctionnellement par l’hystérie (anesthésie centrale), et par la mélancolie ou l’hypocondrie.


C. – Hyperesthésie (exaltation morbide de l’instinct sexuel)

La pathologie se trouve en présence d’une grande difficulté quand elle doit, même dans un cas isolé, dire si le désir de la satisfaction sexuelle a atteint un degré pathologique. Emminghaus (Psychopathologie, p. 225) considère comme évidemment morbide le retour du désir immédiatement après la satisfaction sexuelle, surtout si ce désir captive toute l’attention de l’individu ; il porte le même jugement quand le libido se réveille à l’aspect de personnes et d’objets qui en eux-mêmes n’offrent aucun intérêt sexuel. En général, l’instinct sexuel et le besoin correspondant sont proportionnés à la force physique et à l’âge.

À partir de l’époque de la puberté, l’instinct sexuel monte rapidement à une intensité considérable ; il est très puissant entre 20 et 40 ans, il diminue ensuite lentement. La vie conjugale paraît conserver et régler l’instinct.

Les changements répétés d’objet dans la satisfaction sexuelle augmentent les désirs. Comme la femme a moins de besoins sexuels que l’homme, une augmentation de ces be-