Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/20

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violet ou blanc, afin qu’il garantisse un maximum d’appointements pour un minimum de travail.

Les résultats, — nous ne les connaissons que trop. Y a-t-il une seule branche de l’activité de l’État qui ne révolte ceux qui, malheureusement, ont à faire avec elle ? Une seule branche, dans laquelle l’État, après des siècles d’existence et de replâtrages, n’ait pas fait preuve de complète incapacité ?




Les sommes immenses et toujours croissantes que les États prélèvent sur les peuples ne leur suffisent jamais. L’État existe toujours aux dépens des générations futures ; il s’endette et partout il marche vers la ruine.

Les dettes publiques des États de l’Europe ont déjà atteint le chiffre immense, incroyable, de plus de cent milliards, cent mille millions de francs ! Si toutes les recettes des États étaient employées, jusqu’au dernier sou, pour couvrir ces dettes, elles ne suffiraient pas à les couvrir d’ici à quinze ans. Mais, loin de diminuer, ces dettes augmentent tous les jours. C’est dans la force des choses que les besoins des États dépassent toujours leurs moyens. L’État, forcément, cherche à étendre ses attributions ; chaque parti au pouvoir est obligé de créer de nouveaux emplois pour ses clients : c’est fatal.

Donc, les déficits et les dettes publiques vont et iront encore en croissant, même en temps de paix. Mais qu’il arrive une guerre quelconque, et immédiatement les dettes des États augmentent dans une