contre l’ordre social, que se dirigèrent les efforts des révolutionnaires.
Tandis que les révolutionnaires de la bourgeoisie dirigeaient leurs attaques contre le gouvernement, les révolutionnaires populaires, — ceux dont l’histoire ne nous a même pas conservé les noms, — les hommes du peuple préparaient leur soulèvement, leur révolution, par des actes de révolte dirigés contre les seigneurs, les agents du fisc et les exploiteurs de tout acabit.
En 1788, lorsque l’approche de la révolution s’annonça par des émeutes sérieuses de la masse du peuple, la royauté et la bourgeoisie cherchèrent à la maîtriser par quelques concessions ; mais pouvait-on apaiser la vague populaire par les États Généraux, par les concessions jésuitiques du 4 août, ou par les actes misérables de la Législative ? — On apaise ainsi une émeute politique, mais avec si peu de choses on n’a pas raison d’une révolte populaire. Et la vague montait toujours. Mais en s’attaquant à la propriété, en même temps elle désorganisait l’État. Elle rendait tout gouvernement absolument impossible, et la révolte du peuple, dirigée contre les seigneurs et les riches en général, a fini, comme on le sait, au bout de quatre ans, par balayer la royauté et l’absolutisme.
Cette marche, c’est la marche de toutes les grandes révolutions. Ce sera le développement et la marche de la prochaine révolution, si elle doit être, — comme nous en sommes persuadés, — non un simple changement de gouvernement, mais une vraie révolution populaire, un cataclysme qui transformera de fond en comble le régime de la propriété.