Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/323

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terrains d’action communs, sur lesquels tous les groupes peuvent déjà agir d’accord. C’est le terrain de la lutte contre le capital, et celui de la lutte contre le souteneur du capital — le gouvernement. Quelles que soient nos idées sur l’organisation future de la société, il y a un point acquis pour tous les socialistes sincères : — l’expropriation du capital doit résulter de la prochaine révolution. Donc, toute lutte qui prépare cette expropriation doit être soutenue unanimement par tous les groupes socialistes, à quelque nuance qu’ils appartiennent. Et plus les divers groupes se rencontreront sur ce terrain commun et sur tous ceux que les circonstances mêmes nous indiqueront, mieux l’entente commune sur ce qu’il y a à faire pendant la Révolution, pourra s’établir.

Mais souvenons-nous ; pour qu’une idée plus ou moins générale puisse surgir des masses le jour de la conflagration, ne négligeons pas d’exposer toujours notre idéal de la société qui doit surgir de la révolution. Si nous voulons être pratiques, exposons ce que les réactionnaires de toute nuance ont toujours appelé « utopies, théories ». Théorie et pratique ne doivent faire qu’un, si nous voulons réussir.