Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/107

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pour le travail d’utilité. Il faut seulement que l’on se pénètre bien de la nécessité de cette transformation, qu’on la considère comme un acte de justice et de progrès, qu’on ne se leurre plus de ce rêve si cher aux théoriciens — que la révolution doit se borner à une prise de possession de la plus-value, et que la production et le commerce peuvent rester ce qu’ils sont de nos jours.

Là est, selon nous, toute la question. Offrir au cultivateur en échange de ses produits, non pas des bouts de papier, quelle qu’en soit l’inscription, mais les objets mêmes de consommation dont le cultivateur a besoin. Si cela se fait, les denrées afflueront vers les cités. Si cela n’est pas fait, nous aurons la disette dans les villes et toutes ses conséquences, la réaction et l’écrasement.


VII


Toutes les grandes villes, nous l’avons dit, achètent leur blé, leurs farines, leur viande, non seulement dans les départements, mais encore à l’extérieur. L’étranger envoie à Paris les épices, le poisson et les comestibles de luxe, des quantités considérables de blé et de viande.

Mais, en Révolution, il ne faudra plus compter sur l’étranger ou y compter le moins possible. Si le blé russe, le riz d’Italie ou des Indes et les vins d’Espagne et de Hongrie affluent aujourd’hui sur les marchés