Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/208

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l’intermédiaire des sous-entrepreneurs. On pourrait encore mentionner les chasses communales des tribus nomades et à l’infini nombre d’entreprises collectives menées bien. Et partout on constaterait la supériorité incontestable du travail communal, comparé à celui du salarié ou du simple propriétaire.


Le bien-être, c’est-à-dire, la satisfaction des besoins physiques, artistiques et moraux, et la sécurité de cette satisfaction, ont toujours été le plus puissant stimulant au travail. Et quand le mercenaire parvient à peine à produire le strict nécessaire, le travailleur libre qui voit l’aisance et le luxe s’accroître pour lui et pour les autres en proportion de ses efforts, déploie infiniment plus d’énergie et d’intelligence et obtient des produits de premier ordre bien plus abondants. L’un se sent rivé à la misère, l’autre peut espérer dans l’avenir le loisir et ses jouissances.

Là est tout le secret. C’est pourquoi une société qui visera au bien-être de tous et à la possibilité pour tous de jouir de la vie dans toutes ses manifestations, fournira un travail volontaire infiniment supérieur et autrement considérable que la production obtenue jusqu’à l’époque actuelle, sous l’aiguillon de l’esclavage, du servage et du salariat.


II


Quiconque peut se décharger aujourd’hui sur d’autres du labeur indispensable à l’existence, s’empresse