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Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/24

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pensée et œuvre des bras — tout se tient. Chaque découverte, chaque progrès, chaque augmentation de la richesse de l’humanité a son origine dans l’ensemble du travail manuel et cérébral du passé et du présent.

Alors, de quel droit quiconque pourrait-il s’approprier la moindre parcelle de cet immense tout, et dire : ceci est à moi, non à vous ?


III

Mais il arriva, pendant la série des âges traversés par l’humanité, que tout ce qui permet à l’homme de produire et d’accroître sa force de production fut accaparé par quelques-uns. Un jour nous raconterons peut-être comment cela s’est passé. Pour le moment il nous suffit de constater le fait et d’en analyser les conséquences.

Aujourd’hui, le sol qui tire sa valeur précisément des besoins d’une population toujours croissante, appartient aux minorités qui peuvent empêcher, et empêchent, le peuple de le cultiver, ou ne lui permettent pas de le cultiver selon les besoins modernes. Les mines qui représentent le labeur de plusieurs générations, et qui ne dérivent leur valeur que des besoins de l’industrie et de la densité de la population, appartiennent encore à quelques-uns ; et ces quelques-uns limitent l’extraction du charbon ou la prohibent totalement, s’ils trouvent un placement