nieur qui perdrait la couche de charbon et ferait creuser dans la pierre à une simple erreur d’addition dans ses calculs ? Ou bien, enfin, le propriétaire qui a engagé tout son patrimoine et qui a peut-être dit, contrairement à toutes les prévisions : « Creusez ici, vous trouverez un excellent charbon. »
Tous les travailleurs engagés dans la mine contribuent, dans la mesure de leurs forces, de leur énergie, de leur savoir, de leur intelligence et de leur habileté, à extraire le charbon. Et nous pouvons dire que tous ont le droit de vivre, de satisfaire à leurs besoins, et même à leurs fantaisies, après que le nécessaire pour tous aura été assuré. Mais, comment pouvons-nous évaluer leurs œuvres ?
Et puis, le charbon qu’ils auront extrait est-il leur œuvre ? N’est-il pas aussi l’œuvre de ces hommes qui ont bâti le chemin de fer menant à la mine et les routes qui rayonnent de toutes ses stations ? N’est-il pas aussi l’œuvre de ceux qui ont labouré et ensemencé les champs, extrait le fer, coupé le bois dans la forêt, bâti les machines qui brûleront le charbon, et ainsi de suite ?
Aucune distinction ne peut être faite entre les œuvres de chacun. Les mesurer par les résultats nous mène à l’absurde. Les fractionner et les mesurer par les heures de travail nous mène aussi à l’absurde. Reste une chose : placer les besoins au-dessus des œuvres, et reconnaître le droit à la vie d’abord, à l’aisance ensuite pour tous ceux qui prendront une certaine part à la production.
Mais prenez toute autre branche de l’activité humaine, prenez l’ensemble des manifestations de l’existence : Lequel d’entre nous peut réclamer une rétri-