sur les usines, les maisons, ou la banque — toute la production actuelle devra changer d’aspect par ce simple fait.
Le commerce international s’arrêtera ainsi que les apports de blé étranger ; la circulation des marchandises, des vivres sera paralysée. Et la cité, ou le territoire révoltés devront, pour se suffire, réorganiser de fond en comble toute la production. S’ils échouent, c’est la mort. S’ils réussissent, c’est la révolution dans l’ensemble de la vie économique du pays.
L’apport des vivres s’étant ralenti, et la consommation ayant augmenté ; trois millions de Français travaillant pour l’exportation, forcés de chômer ; mille choses que l’on reçoit aujourd’hui des pays lointains ou des pays voisins, n’arrivant pas ; l’industrie de luxe temporairement arrêtée, que feront les habitants pour avoir de quoi manger dans six mois ?
Il est évident que la grande masse demandera au sol sa nourriture lorsque les magasins seront épuisés. Il faudra cultiver la terre : combiner dans Paris même et dans ses alentours la production agricole avec la production industrielle, abandonner les mille petits métiers de luxe pour aviser au plus pressé — le pain.
Les citoyens auront à se faire agriculteurs. Non à la façon du paysan qui s’esquinte à la charrue pour recueillir à peine sa nourriture annuelle, mais en suivant les principes de l’agriculture intensive, maraîchère, appliqués en de vastes proportions au moyen des meilleures machines que l’homme a inventées, qu’il peut inventer. On cultivera, mais non comme la bête de somme du Cantal, — le bijoutier du Temple s’y refuserait d’ailleurs, — on réorganisera la culture, non pas dans dix ans, mais sur-le-