Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

arrosées au moyen d’eau de source (comme on en a créé récemment sur des milliers d’hectares dans le Sud-Ouest de la France), 500,000 hectares suffisent déjà. Mais si l’on pratique la culture intensive, en faisant pousser la betterave comme nourriture, il ne faut plus qu’un quart de cet espace, c’est-à-dire 125,000 hectares. Et quand on a recours au maïs et que l’ont fait de l’ensilage comme les Arabes, on obtient tout le fourrage nécessaire sur une surface de 88,000 hectares.

Aux environs de Milan, où l’on utilise les eaux d’égout pour irriguer les prairies, on obtient sur une surface de 9,000 hectares arrosés, la nourriture de 4 à 6 bêtes à cornes par hectare ; et sur quelques lopins favorisés, on a récolté jusqu’à 45 tonnes de foin sec à l’hectare, ce qui fait la nourriture annuelle de 9 vaches à lait. Trois hectares par tête de bétail en pacage et neuf bœufs ou vaches sur un hectare, — voilà les extrêmes de l’agriculture moderne.

Dans l’île de Guernesey, sur un total de 4,000 hectares utilisés, près de la moitié (1,900 hectares) sont couverts de céréales et de potagers, et 2,100 seulement restent pour les prés ; sur 2,100 hectares on nourrit 1,480 chevaux, 7,260 têtes de bétail, 900 moutons et 4,200 cochons, ce qui fait plus de 3 têtes de bétail par hectare, sans compter les chevaux, les moutons et les porcs. Inutile d’ajouter que la fertilité du sol est faite par les amendements de varechs et d’engrais chimiques.

Revenant à nos trois millions et demi d’habitants de l’agglomération de Paris, on voit que la surface nécessaire à l’élève du bétail descend de deux millions d’hectares à 88,000. Eh bien, ne nous arrêtons pas aux chiffres les plus bas ; prenons ceux de la culture in-