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C’est l’Assemblée générale de la section – toujours en permanence – et non pas les élus d’un Conseil communal, qui sera l’autorité suprême, pour tout ce qui concerne les habitants de Paris. Et si les sections décident d’un commun accord de se soumettre dans les questions générales à la majorité d’entre elles, elles n’abdiquent pas pour cela le droit de se fédérer par affinités, de se porter d’une section à une autre pour influencer les décisions des voisins, et de tâcher toujours d’arriver à l’unanimité.

La permanence des assemblées générales des sections – c’est cela, dissent les sections, qui servira à faire l’éducation politique de chaque citoyen, et lui permettra, le cas échéant, « d’élire en connaissance de cause ceux dont il aura remarqué le zèle et apprécié les lumières. » (Section des Mathurins ; cité par Foubert, p. 155.)

Et la section en permanence – le forum toujours ouvert – est le seul moyen, disent-elles, d’assurer une administration honnête et intelligente.

Enfin, comme le dit très bien Foubert, c’est la défiance qui inspire les sections : la défiance envers tout pouvoir exécutif. « Celui qui exécute, étant dépositaire de la force, doit nécessairement en abuser. » « C’est l’idée de Montesquieu et de Rousseau », ajoute Foubert ; c’est aussi la nôtre !

On comprend la force que ce point de vue devait donner à la Révolution, d’autant plus qu’il se combinait avec cet autre, aussi indiqué par Foubert : « C’est que le mouvement révolutionnaire, dit-il, s’est produit autant contre la centralisation que contre le des-