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où le gouvernement révolutionnaire jacobin fut institué, le 4 décembre 1793.

D’autre part, vers ces mêmes comités civils des sections parvenaient, vers la fin de 1790, après une vive lutte, à s’approprier la gestion des affaires des bureaux de bienfaisance, ainsi que le droit, très important, de surveiller et d’organiser l’assistance, – ce qui leur permit de remplacer les ateliers de charité de l’ancien régime par des « ateliers de secours », administrés par les sections elles-mêmes. Dans cette direction on vit plus tard les sections développer une activité remarquable. À mesure que la Révolution progressait dans ses idées sociales, les sections faisaient de même. ainsi elles se firent peu à peu entrepreneurs d’habillements, de linge, de chaussures pour l’armée, — elles organisèrent la moulure, etc., si bien qu’en 1793 tout citoyen ou citoyenne domicilié dans la section put se présenter à l’atelier de sa section et y recevoir de l’ouvrage (Ernest Meillé, p. 289). Une vaste, puissante organisation surgit plus tard de ces premiers débuts, — si bien qu’en l’an II (1793-1794) les sections essayèrent de se substituer complètement à l’administration des habillements de l’armée, ainsi qu’aux entrepreneurs.

Le « droit au travail », que le peuple des grandes villes réclama en 1848, n’était donc qu’une réminiscence de ce qui avait existé de fait à Paris pendant la Grande Révolution, – mais accompli d’en bas, et non d’en haut, comme le voulaient les Louis Blanc, les Vidal et autres autoritaires siégeant au Luxembourg.

Il y eut mieux que cela. Non seulement les sections surveillaient pendant toute la durée de la Révolution