Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXVI

LENTEURS DANS L’ABOLITION DES DROITS FÉODAUX


À mesure que la Révolution avançait, les deux courants dont nous avons parlé au commencement de cet ouvrage, le courant populaire et le courant de la bourgeoisie, se dessinaient de plus en plus nettement, – surtout dans les affaires d’ordre économique.

Le peuple cherchait à mettre fin au régime féodal. Il se passionnait pour l’égalité, en même temps que pour la liberté. Puis, en voyant les lenteurs, même dans sa lutte contre le roi et les prêtres, il perdait patience et cherchait à mener la révolution jusqu’au bout. Prévoyant déjà le jour où l’élan révolutionnaire s’épuiserait, il cherchait à rendre à jamais impossible le retour des seigneurs, du despotisme royal, du régime féodal et du règne des riches et des prêtres. Et, pour cela, il voulait – du moins dans une bonne moitié de la France – la reprise de possession de la terre, des lois agraires