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XXXIII

LE 10 AOÛT ;
SES CONSÉQUENCES IMMÉDIATES


Nous avons vu l’état de la France pendant l’été de 1792.

Depuis trois ans le pays était en pleine révolution, et le retour à l’ancien régime avait été rendu absolument impossible. Car, si le régime féodal, par exemple, existait encore de par la loi, les paysans ne le reconnaissaient plus dans la vie ; ils ne payaient plus les redevances ; ils s’emparaient des terres du clergé et des émigrés, ils reprenaient en maint endroit les terres qui avaient appartenu autrefois aux communes de village. Dans leurs municipalités villageoises, ils se considéraient comme les maîtres de leurs propres destinées.

De même pour les institutions de l’État. Tout l’échafaudage administratif, qui semblait si formidable sous l’ancien régime, s’était écroulé sous le souffle de la révolution populaire. Qui songeait encore à l’intendant, à la maréchaussée, aux juges du parlement ! La