Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/388

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ment à la Constitution, on retrouva toute l’argenterie disparue à la Sainte-Chapelle. Elle était cachée dans leurs fontaines.

Le lendemain, la plupart des personnes arrêtées furent relâchées par ordre de la Commune ou sur demande des sections. Quant à ceux qui furent retenus en prison, il est fort probable qu’une espèce de triage aurait été fait, et que des tribunaux sommaires eussent été créés pour les juger, si les événements ne s’étaient précipités sur le théâtre de la guerre et à Paris.

Alors que tout Paris s’armait à l’appel vigoureux de la Commune ; alors que sur toutes les places publiques se dressaient des autels de la patrie auprès desquels la jeunesse s’enrôlait, et sur lesquels les citoyens déposaient leurs offrandes, riches et pauvres, à la patrie ; alors que la Commune et les sections déployaient une énergie vraiment formidable pour arriver à équiper et armer 60.000 volontaires partant pour la frontière, tandis que tout, tout manquait à cet effet, et qu’elles réussissaient néanmoins à en faire partir deux mille chaque jour — l’Assemblée choisit ce moment même pour frapper la Commune. Sur un rapport du girondin Guadet, elle lança, le 30, un décret, ordonnant de dissoudre sur le champ le Conseil général de la Commune, et de procéder à de nouvelles élections !

Si la Commune obéissait, c’était désorganiser du coup, au profit des royalistes et des Autrichiens, l’unique chance de salut qu’il y eût encore pour repousser l’invasion et pour vaincre la royauté. On comprend que la seule réponse qui pût être donnée à cela par la Révolution, c’était de refuser obéissance et de déclarer