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Commune, et le rédacteur du Père Duchesne, Hébert, devint son substitut (2 décembre 1792). Pétion, qui ne répondait plus aux sentiments révolutionnaires du peuple de Paris, ne fut pas réélu, et Chambon, un modéré, prit sa place ; mais il n’y resta que deux mois, et le 14 février 1793 il était remplacé par Pache.

C’est ainsi que se constitua la Commune révolutionnaire de 1793, — la commune de Pache, de Chaumette et d’Hébert, qui fut la rivale de la Convention, joua un rôle si puissant pour expulser les Girondins au 31 mai 1793, et poussa ardemment en avant la révolution populaire, égalitaire, anti-religieuse et parfois communiste, de l’an II de la République.


La grande question du moment, c’était la guerre. Du succès des armées dépendait évidemment le développement ultérieur de la Révolution.

Nous avons vu que les révolutionnaires avancés, comme Marat et Robespierre, n’avaient pas voulu la guerre. Mais la Cour appelait l’invasion allemande pour sauver le despotisme royal ; les prêtres et les ex-nobles y poussaient avec fureur pour rentrer dans leurs anciens privilèges ; et les gouvernements voisins y voyaient le moyen de combattre l’esprit révolutionnaire qui se réveillait déjà dans leurs domaines, en même temps qu’ils y trouvaient l’occasion d’arracher à la France des provinces et des colonies. D’autre part, les Girondins désiraient la guerre, puisqu’ils y voyaient le seul moyen d’arriver à limiter l’autorité du roi sans faire appel au soulèvement populaire. « C’est parce que vous ne voulez