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des abus, la Convention en fit des fonctionnaires salariés ; elle soumit en même temps les 44 000 Comités révolutionnaires au Comité de sûreté générale, auquel elle accorda même le droit de les « épurer » et d’en nommer lui-même les membres.

L’État, cherchant à tout centraliser en ses mains, comme la monarchie l’avait essayé au dix-septième siècle, et enlevant successivement aux organes populaires la nomination des juges, l’administration de la bienfaisance (certainement aussi leurs autres fonctions administratives), et les soumettant à sa bureaucratie en matière de police, — c’était la mort des sections et des municipalités révolutionnaires.

En effet, après cela, les sections à Paris et les sociétés populaires en province étaient bien mortes. L’État les avait dévorées. Et leur mort fut la mort de la Révolution. Depuis janvier 1791, la vie publique à Paris était anéantie, dit Michelet. « Les assemblées générales des sections étaient mortes, et tout le pouvoir avait passé à leurs comités révolutionnaires, qui eux-mêmes, n’étant plus élus, mais simples fonctionnaires nommés par l’autorité, n’avaient pas grande vie non plus. »

Lorsqu’il plut au gouvernement d’écraser la Commune de Paris, il put le faire maintenant sans craindre d’être renversé.

C’est ce qu’il fit en mars 1794 (ventôse an II).