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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/697

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La force même des événements orientait la France vers une nouvelle poussée dans un sens communiste. Mais la Révolution avait laissé un « gouvernement fort » se constituer, et ce gouvernement avait écrasé les Enragés et mis le bâillon à ceux qui osaient penser comme eux.

Quant aux Hébertistes, qui dominaient au club des Cordeliers et à la Commune, et qui avaient réussi à envahir, par l’intermédiaire de Bouchotte, ministre de la guerre, les bureaux de ce ministère, leurs idées de gouvernement les portaient loin d’une révolution économique. Hébert avait bien parlé quelquefois dans son journal dans un sens communiste[1], mais terroriser et s’emparer à son tour du gouvernement lui semblait beaucoup plus important que la question du pain, de la terre, ou du travail organisé. La Commune de 1871 a aussi produit ce type de révolutionnaire.

En ce qui concerne Chaumette, par ses sympathies populaires et son genre de vie, il aurait dû plutôt se rattacher aux communistes. Un moment, il en avait même subi l’influence. Mais le parti de Hébertistes au-

  1. Tridon a donné de ces extraits dans son étude, « Les Hébertistes » (Œuvres diverses de G. Tridon, Paris, 1891, pp. 86-90).