Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/699

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riste, qui se composait de Robespierre et de ses amis, Saint-Just, Couthon, etc. ; le parti des « fatigués » qui se massait derrière Danton (Fabre d’Églantine, Philippeaux, Bourdon, Camille Desmoulins, etc.) ; la Commune, qui se confondait avec les Hébertistes ; et enfin ceux des membres du Comité de salut public (Billaud-Varenne et Collot d’Herbois) que l’on nommait les terroristes, et autour desquels se groupaient ceux qui ne voulaient pas que la Révolution désarmât, mais qui ne voulaient pas non plus ni de l’ascendant de Robespierre, auquel ils faisaient sourdement la guerre, ni de l’ascendant de la Commune et des Hébertistes.

Danton était déjà complètement « usé » aux yeux des révolutionnaires, qui voyaient en lui un danger, puisque les Girondins se poussaient derrière lui. Cependant à la fin de novembre nous avons vu Robespierre et Danton marchant la main dans la main pour combattre le mouvement anti-religieux. Au club des Jacobins qui faisait alors son « épuration », lorsque ce fut le tour de Danton — très attaqué déjà de se soumettre au jugement épuratoire de la Société, Robespierre lui tendit la main. Il fit plus : il s’identifia avec lui.

D’autre part, lorsque Camille Desmoulins lança, le 10 et le 20 frimaire (le 5 et le 10 décembre), les deux premiers numéros de son Vieux Cordelier, dans lesquels ce journaliste, qui excellait en calomnie, attaqua de la plus vile façon Hébert et Chaumette, et commença une campagne en faveur d’un relâchement dans la persécution des ennemis de la Révolution, Robespierre lut ces deux numéros avant la publication et les approuva. Pendant l’épuration aux Jacobins, il défendit aussi Desmoulins.