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Comités. Les prévenus de conspiration, n’importe où en France, seraient amené à Paris pour y être jugés. Des mesures furent prises en même temps pour purger Paris des malveillants. Tous les ex-nobles et tous les étrangers appartenant aux nations qui font la guerre à la France, sauf quelques exceptions indispensables, devaient être expulsés de Paris (décrets du 26 et 27 germinal).

L’autre grande préoccupation fut la guerre. En janvier 1793 on espérait encore que le parti de l’opposition au Parlement anglais, soutenu par une partie considérable de la population de Londres et par plusieurs hommes influents à la Chambre des lords, empêcherait le ministère de Pitt de continuer la guerre. Danton dut partager cette illusion, qui fut un des crimes qu’on lui reprocha. Mais Pitt entraîna avec lui la majorité du Parlement contre « la nation impie », et dès le commencement du printemps, l’Angleterre et la Prusse, qu’elle soudoyait, poussèrent à la guerre avec vigueur. Bientôt quatre armées, fortes de 315.000 hommes, furent massées aux frontières de la France, en face des quatre armées de la République qui ne comptaient que 294.000 hommes. Mais c’étaient déjà des armées républicaines, démocratiques, qui avaient élaboré leur tactique à elles, et bientôt elles eurent le dessus sur les alliés.

Le point le plus noir était cependant l’état des esprits en province, surtout dans le Midi. L’extermination en masse, pêle-mêle, des chefs contre-révolutionnaires et des égarés, à laquelle les Jacobins locaux et les conventionnels en mission avaient eu recours après la victoire, avait semé des haines si profondes que c’était mainte-