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CONCLUSION


Lorsqu’on voit cette Convention, si terrible et si puissante, s’effondrer en 1794-1795, la République, si fière, si pleine de forces, disparaître, et la France tomber en 1799, après le régime démoralisant du Directoire, sous le joug militaire d’un Bonaparte, on est porté à se demander : « À quoi bon la Révolution, si la nation doit de nouveau retomber sous le joug ? » Et, dans tout le courant du dix-neuvième siècle, on n’a pas manqué de poser cette question, que les timides et les satisfaits ont exploitée à souhait comme un argument contre les révolutions en général.

Les pages précédente offrent la réponse. Ceux-là seulement qui n’ont vu dans la Révolution qu’un changement de gouvernement, ceux qui ont ignoré son œuvre économique, ainsi que son œuvre éducative, ceux-là, seuls, ont pu poser une question pareille.

La France que nous trouvons aux derniers jours du dix-huitième siècle, au moment du coup d’État du dix-huit brumaire, n’est plus la France d’avant 1789. Est-