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XI

PARIS À LA VEILLE DU 14 JUILLET


Généralement, l’attention des historiens est absorbée par l’Assemblée nationale. Les représentants du peuple, réunis à Versailles, semblent personnifier la Révolution, et leurs moindres paroles, leurs gestes sont recueillis avec une pieuse dévotion. Cependant, ce n’est pas là qu’étaient, pendant ces journées de juillet, le cœur et le sentiment de la Révolution. Ils étaient à Paris.

Sans Paris, sans son peuple, l’Assemblée n’était rien. Si la peur de Paris en révolte n’avait pas retenu la Cour, celle-ci aurait certainement dispersé l’Assemblée, comme cela s’est vu tant de fois depuis : au 18 brumaire et au 2 décembre en France, et tout récemment encore en Hongrie, en Russie. Sans doute, les députés auraient protesté ; sans doute, ils auraient prononcé quelques belles paroles, et quelques-uns d’entre eux auraient peut-être tenté de soulever les provinces… Mais, sans le peuple, prêt à se soulever, sans un travail révolution-