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possibilité d'améliorer l'agriculture, — le fait est que dans la culture maraîchère le sol est toujours fait, quelle qu'en ait été la nature à l'origine. Aussi est-ce une clause ordinaire des baux des maraîchers parisiens, nous dit le professeur Dybowsky dans le Dictionnaire d'Agriculture de Barral, que le jardinier a le droit d'enlever son sol jusqu'à une certaine profondeur quand il est à fin de bail. C'est lui qui le crée, et quand il quitte la terre qu'il cultive, pour aller en occuper une autre, il emporte son sol, tout comme ses châssis, ses thermosiphons et les autres choses qui lui appartiennent[1].

Je ne pourrais pas rapporter ici toutes les merveilles réalisées dans la culture maraîchère ; il me faut renvoyer le lecteur à des ouvrages, extrêmement intéressants d'ailleurs, spécialement consacrés à ce sujet. Je ne donnerai donc ici que quelques exemples[2].

  1. Le « sol transportable » n'est pas le dernier mot de l'agriculture : aujourd'hui on arrose le sol avec des liquides spéciaux renfermant certains microbes. C'est un fait connu que les engrais chimiques se suffisent rarement à eux-mêmes : il leur faut l'adjuvant d'un engrais organique.
    D'autre part, on a découvert récemment que certains microbes du sol sont une condition nécessaire de la croissance des plantes. De là l'idée de semer ces microbes bienfaisants qui se développent rapidement dans la terre et la fertilisent. Nous entendrons certainement encore parler de cette nouvelle méthode qui est expérimentée sur une vaste échelle en Prusse dans le but de transformer des tourbières et des terres lourdes en prairies et en champs fertiles.
  2. Ponce, La culture maraîchère, 1869 : Gressent, Le potager moderne, 7e édition en 1886 ; Courtois-Gérard, Manuel pratique de culture maraîchère, 1863 ; L.-G. Gillekens, Cours pratique de culture maraîchère, Bruxelles, 1895 ; Vilmorin, Le bon jardinier, (almanach) ; L.-J. Froncet, Le Jardin potager (Larousse) ; L. Bussard, Culture potagère et Culture maraîchère, 2e édition, 1909. Le lecteur non spécialiste qui désire se renseigner sur la productivité du sol trouvera d'abondants exemples dans le très intéressant ouvrage, La Répartition métrique des Impôts, par A. Toubeau, 2 vol., 1880. La culture maraîchère ayant commencé à s'introduire en Angleterre, on y a publié plusieurs manuels traitant de cette culture. Celui de Smith (French Gardening, 1909) basé sur une année d'observations sur le travail d'un maraîcher parisien, invité par M. Fels à venir en Angleterre, mérite une mention spéciale.