Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/144

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France, et, pour le blé la différence était marquée avant l'introduction en France du nouveau tarif « protectionniste. » Dès qu'on s'éloigne de Paris (où les prix sont augmentés par des droits d'octroi très élevés), on constate que tout produit national est meilleur marché en France qu'en Angleterre, et que les prix décroissent sur le continent à mesure qu'on s'avance vers l'est.

Il y a un autre point encore plus défavorable aux Îles Britanniques, à savoir l'énorme développement de la classe des intermédiaires qui s'interposent entre l'importateur ou le producteur national d'une part et le consommateur d'autre part. On a beaucoup parlé, il y a quelques années, dans la presse anglaise, de la part tout à fait disproportionnée du prix des marchandises qui passe dans la poche des intermédiaires. On se souviendra de ce clergyman de l'East-End de Londres qui fut forcé un jour de monter une boucherie pour sauver ses paroissiens de la cupidité des intermédiaires.

Nous lisons dans les journaux anglais qu'un grand nombre de fermiers des comtés du centre ne retirent pas plus de deux francs d'un kilogramme de beurre pour lequel le client paye de quatre francs à quatre francs vingt-cinq centimes, et que les fermiers du Cheshire ne peuvent pas retirer plus de quinze à vingt centimes du litre de lait, qu'à Londres on paye quarante centimes, quand il est fraudé, et cinquante,