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terre en France[1]. Il n'avait cure de ces récoltes pour expositions, obtenues à grands renforts d'engrais ; mais il étudia soigneusement toutes les conditions : les meilleures variétés, la profondeur du labourage, celle à laquelle il faut planter, la distance entre les plantes. Il entra alors en correspondance avec environ 350 cultivateurs de différentes parties de la France, les conseilla par lettres, et finalement les amena à faire des expériences. Suivant strictement ses instructions, plusieurs de ses correspondants firent des essais sur une petite échelle et ils obtinrent, au lieu des 7 tonnes et demie qu'ils étaient accoutumés à récolter, des récoltes qui auraient correspondu à un rendement de 50 à 90 tonnes par hectare. D'autre part, 90 cultivateurs expérimentèrent sur des pièces de terre de plus de 10 mètres carrés, et plus de 20 cultivateurs firent leurs expériences sur des surfaces plus étendues, variant de 120 ares à 11 hectares. Le résultat fut qu’aucun d'entre eux n'obtint moins de 30 tonnes à l'hectare, tandis que quelques-uns en récoltaient 50 tonnes, et la moyenne, pour les 110 cultivateurs, fut de 35 tonnes.

Cependant l'industrie exige des récoltes de plus en plus considérables. En Allemagne et en Belgique, on distille beaucoup d'eau-de-vie de pommes de terre. Aussi les distillateurs cher-

  1. Voir les Annales agronomiques, 1892 et 1893, ainsi que le Journal des Économistes, février 1893, p. 215.