Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/179

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L'exemple du district de la Campine en Belgique est classique. C'était un territoire des plus stériles : des sables marins amoncelés en dunes irrégulières par le vent et retenus seulement par les racines de la bruyère. L'hectare en était vendu de 13 à 20 francs, je dis vendu et non loué. Mais aujourd'hui ce sol est capable, grâce au travail des paysans flamands et à l'irrigation, de nourrir deux vaches par cinq hectares, et le fumier du bétail est utilisé pour améliorer encore la terre.

Les prairies irriguées des environs de Milan sont un autre exemple bien connu. Près de 9.000 hectares sont irrigués par les eaux des égouts de la ville, et leur rendement moyen en foin est de 20 à 23 tonnes. Dans certains cas, pour quelques prairies on arrive au chiffre fabuleux — fabuleux aujourd'hui, mais tout à fait normal demain — de 43 tonnes par hectare, ce qui représente presque la nourriture de dix vaches par hectare et neuf fois la production des bonnes prairies d'Angleterre[1].

Cependant en Angleterre même on a aussi des exemples d'irrigation au moyen des eaux-vannes : on en trouve dans les expériences de Sir John Lawes à Rothamsted et surtout à Craigen-

  1. Dictionnaire d'Agriculture, même article. Voir aussi Appendice I.