Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/191

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produits à la station de Tomblaine par une surface de deux ares.

Nous pouvons dire ainsi, que là où nous consacrons actuellement à la culture des céréales trois hectares, un seul serait suffisant pou produire la même quantité de nourriture si on recourait aux semis espacés. Et on ne voit pas pourquoi on n'admettrait pas la méthode des semis espacés, aussi bien qu'on a admis celle des semis en lignes, bien que, à l'époque où ce système fut introduit pour remplacer le semis à la volée, il rencontrât une forte opposition.

Alors que les Chinois et les Japonais semaient depuis des siècles leur blé en lignes au moyen d'un tube de bambou adapté à la charrue, les spécialistes européens combattaient naturellement cette méthode, sous le prétexte qu'elle demanderait trop de travail. C'est la même objection que l'on fait aujourd'hui à la méthode des semis espacés. La plupart des écrivains professionnels la traitent par le mépris, quoique tout le riz cultivé au Japon soit piqué et même repiqué. Cependant tout homme qui pensera au travail dépensé pour labourer, herser, clôturer, sarcler trois hectares au lieu d'un seul, et qui calculera la dépense d'engrais nécessaire, reconnaîtra qu'il est bien préférable de travailler un hectare que trois ; et nous ne parlons pas des possibilités d'irrigation, ni de la machine à piquer les graines qui sera imaginée dès qu'il