Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/204

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et les tourbières sont transformés en riches jardins maraîchers, et de grandes plaines, notamment à Haeren, sont irriguées dans le même but. De nombreuses fermes-écoles et de petites stations d'expériences, des cours du soir, etc. sont organisés par les communes, les sociétés privées et l'État, afin de développer l'horticulture. Des centaines d'hectares sont couverts de milliers de serres.

Ici nous voyons une petite commune exporter 3.500 tonnes de pommes de terre et pour 100.000 francs de poires à Londres et en Écosse et possédant à cet usage sa propre ligne de bateaux à vapeur. Une autre commune approvisionne de fraises le nord de la France et les provinces rhénanes, et à l'occasion en envoie aussi à Covent Garden. Ailleurs des carottes hâtives, poussant parmi le lin, l'orge et l'oeillette viennent augmenter considérablement le revenu du fermier. Dans un autre endroit nous venons que la terre se loue 1.500 et 1.800 francs l'hectare, non pour la culture du raisin ou du melon, mais pour la modeste culture des oignons, ou encore que les jardiniers se sont débarrassés de cette chose gênante qu'est le sol naturel et préfèrent faire leur terreau avec de la sciure de bois, des déchets de tanneries, de la poussière de chanvre, le tout « animalisé » par différents composts[1].

  1. Charles Baltet, L'Horticulture.