Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/206

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Canada, avec l'aide accordée aux cultivateurs par les fermes-écoles et grâce aux moyens auxquels on a recours pour répandre, avec une prodigalité vraiment américaine, les renseignements utiles parmi les fermiers et pour leur procurer de nouvelles variétés d'arbres fruitiers, on devrait bien étudier toutes ces choses en Europe au lieu de faire croire que la supériorité américaine est due aux mains merveilleuses des fées. Si l'on faisait en Angleterre un dixième de ce qui est fait aux États-Unis et au Canada pour favoriser l'agriculture et l'horticulture, les fruits anglais ne seraient pas honteusement écartés du marché national comme ils le sont à présent.

Le développement donné à l'horticulture en Amérique est immense. Les fermes maraîchères seules (truck-farms), — c'est-à-dire celles qui produisent pour l'exportation par chemin de fer ou par vapeur — couvraient en 1892 plus de 160.000 hectares aux États-Unis. Aux portes mêmes de Chicago, une seule ferme maraîchère occupe 200 hectares, dont 60 sont consacrés aux concombres, 20 aux petits pois hâtifs, et ainsi de suite. Pendant l'Exposition de Chicago, un « express de fraises » spécial (strawberry express), composé de trente wagons, apportait chaque jour 375.000 litres de ces fruits, frais cueillis ; et il y a des jours où plus de 400.000 litres de fraises sont amenés à New-York, les trois quarts appor-