Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/212

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Cependant, c'est dans les petites serres que l'on constate peut-être les plus admirables résultats. En parcourant ces petits jardins potagers au toit vitré, je ne pouvais assez admirer cette récente conquête de l'homme. Je vis, par exemple, trente ares chauffés pendant les trois premiers mois de l'année et sur lesquels on avait récolté environ huit tonnes de tomates et cent kilogrammes de haricots verts comme première récolte en avril, et deux autres récoltes devaient suivre. Dans ces serres un seul jardinier était employé avec deux aides ; on ne brûlait qu'une petite quantité de coke, et il y avait pour l'arrosage un moteur à gaz qui ne consommait que seize francs de gaz pendant le trimestre. J'ai vu aussi dans des serres froides, simples baraques de planches et de verre, des pois couvrant les murs sur une longueur de quatre cent mètres : à la fin d'avril ils avaient déjà produit 1.500 kilogrammes de petits pois exquis et portaient encore autant de gousses que si l'on n'en avait jamais cueilli.

J'ai vu dans une serre froide, en avril, arracher 180 litres de pommes de terre sur deux mètres carrés de terrain. Et lorsque, en 1896, le hasard m'amena à visiter, en compagnie d'un jardinier local, une petite serre à vigne retirée, appartenant à un vieux viticulteur, je pus voir et admirer ce qu'un horticulteur amoureux de son art peut obtenir d'un jardin qui ne