Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/217

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miers, même dans les meilleures exploitations maraîchères, ne tiennent aucune comptabilité, et ensuite parce que, si je connaissais dans le détail les gains qu'ils peuvent faire, il serait indiscret de ma part de les publier. « Ne prouvez pas trop... Gare au propriétaire ! » m'écrivait un jour un jardinier de profession. Mais en parlant d'une façon générale, je peux confirmer les calculs de M. Bear qui estime que, sous une direction convenable, une serre froide couvrant 400 mètres carrés peut procurer un revenu de 5.000 francs.

En général, les cultivateurs de Guernesey et de Jersey n'obtiennent de leurs serres que trois récoltes par an. Ils sèmeront, par exemple, des pommes de terre en décembre. La serre ne sera naturellement pas chauffée : on n'y allumera du feu que lorsqu'on craindra une forte gelée nocturne. La récolte (de 20 à 25 tonnes par hectare) pourra se faire en avril ou en mai, bien avant que les pommes de terre en plein air soient bonnes à arracher. Ensuite on plantera des tomates qu'on récoltera à la fin de l'été. En même temps on fera produire à la terre des petits pois, de la laitue et d'autres menus légumes.

Ou bien encore on sèmera en novembre des melons qu'on récoltera en avril. On les fera suivre de tomates cultivées en pots ou en espalier et dont la dernière récolte se fera en octobre.