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Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/270

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treprise à d'autres exploiteurs qui le distribuent à leur tour à des ouvriers en chambre, — voilà ceux qui fournissent aux somptueux magasins et aux bazars les articles de leurs étalages. Dans ces bazars c'est le commerce qui est centralisé, et non l'industrie ; et ces grandes maisons ne font que jouer aujourd'hui le rôle qu'autrefois jouait le château féodal en agriculture : elles centralisent les profits, mais non pas la production.

En réalité, l'extension des petites industries côte à côte avec les grandes manufactures n'a rien qui doive étonner. C'est une nécessité économique. L'absorption des petites industries par de plus grandes entreprises est un fait indéniable, mais il est un autre phénomène qui évolue parallèlement au premier, et qui consiste en la création continue de nouvelles industries, dont les débuts sont généralement très modestes. Toute usine nouvelle appelle à la vie un certain nombre de petits ateliers, dont le rôle est en partie de subvenir aux besoins de la grande entreprise, et en partie de faire subir à ses produits une transformation quelconque.

C'est ainsi que, pour ne citer qu'un seul exemple, les filatures de coton ont créé une demande considérable de bobines et de dévidoirs en bois ; et dans la Région des Lacs des milliers d'hommes se sont mis à fabriquer ces objets, — à la main d'abord, puis plus tard à l'aide de machi-