Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/280

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dû faire de nouveaux progrès ; mais nous voyons encore par les excellentes descriptions de M. Ardouin-Dumazet, dont l'œuvre aura un jour à peu près la même valeur que le Voyage en France d'Arthur Young[1], qu'une forte proportion des tisserands ruraux ont pu se maintenir. Et même aujourd'hui, on rencontre invariablement la même remarque sur le bien-être relatif qui règne dans les villages où le tissage va la main dans la main avec l'agriculture.

Jusqu'à présent, dit M. Ardouin-Dumazet, « une industrie fait battre beaucoup de métiers dans les campagnes, c'est le tissage des étoffes pour parapluies et pour bottines de femmes ». Amiens en est l'entrepôt (t. XVII, p. 242). Ailleurs, dit le même auteur, c'est la confection des habits en velours d'Amiens et en articles de Roubaix ; elle est venue se substituer à l'ancienne industrie, qui, du temps de Reybaud, faisait d'Amiens un second Lyon.

Dans Le Thelle, district au sud de Beauvais, c'est « une multitude de petits métiers dont on ne s'imagine guère l'importance. J'ai relevé, en nombre, dit M. Ardouin-Dumazet, des fabriques de boutons d'os, d'ivoire où de nacre, de brosses, de chausse-pied, de dièses pour pianos, de dominos, de fiches et de jetons pour jeux, d'étuis à lunettes, d'articles de bureau, de manches d'ou-

  1. Voyage en France, par Ardouin-Dumazet. Paris, 1893-1910 (Berger-Levreau, éditeurs), 56 volumes parus.