Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

souliers. Ainsi prirent naissance les fabriques de chaussures qui aujourd'hui sont au nombre de trente-trois à Fougères. Elles emploient 8.000 ouvriers et produisent par an environ cinq millions de paires dont la valeur s'élève à 40 millions de francs[1]. Mais en même temps les industries domestiques prirent un nouveau développement.

Des milliers de femmes sont aujourd'hui occupées à domicile à coudre les dessus et à broder des chaussures de fantaisie. D'autre part beaucoup de petits ateliers s'érigèrent dans les environs pour la fabrication de boîtes en carton, de talons de bois, etc., ainsi qu'un certain nombre de tanneries, petites et grandes. Et M. Ardouin-Dumazet fait remarquer qu'on est frappé de trouver dans ces villages et grâce à ces industries un niveau de bien-être incontestablement plus élevé qu'on ne pourrait s'y attendre au centre d'une région purement agricole[2].

En Bretagne, aux environs de Quimperlé, un grand nombre de petits ateliers où l'on fabrique les chapeaux de feutre portés par les paysans sont dispersés dans les villages, et une agriculture qui se perfectionne rapidement marche la main dans la main avec cette industrie. Ces vil-

  1. Ardouin-Dumazet donnait 8.000. C'est déjà 12.000, d'après l'article de Delaisi sur le lock-out de 1906 (Pages Libres, nos 310 et 311). (Note du traducteur).
  2. Volume V, p. 290.