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Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/290

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que les forêts sont restées propriétés communales. Près de Perseigne il y a un petit bourg, la Fresnaye, qui est entièrement peuplé d’ouvriers travaillant le bois.

Il n’est pas une maison, nous dit Ardouin-Dumazet, où des articles de bois ne soient pas fabriqués. Il y a quelques années, il y avait peu de variété dans leur production ; on ne faisait que des cuillers, des boîtes à sel, des boîtes à bergers, des échelles, divers articles en bois pour tisserands, des flûtes et des hautbois, des fuseaux, des mesures en bois, des entonnoirs et des écuelles en bois. Mais Paris demandait mille choses où le bois s’associait au fer : souricières, portemanteaux, spatules pour confitureries, balais... Et maintenant chaque maison a un atelier contenant ou un tour, ou une machine-outil pour fendre le bois, pour faire du treillage, etc. Toute une nouvelle industrie était née et l’on fabrique maintenant les choses les plus coquettes. Grâce à cette industrie, dit M. Dumazet, la population est heureuse. Les salaires ne sont pas très élevés, mais chaque ouvrier est propriétaire de sa maison et de son jardin et, parfois, d’un petit coin de terre[1].

À Neufchâtel, on fait des sabots de bois, et le bourg, nous dit-on, a un aspect des plus riants. À chaque maison est attaché un jardin, et l’on

  1. Volume I, pp. 305-306.