Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/315

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compter les 520.000 patrons et ouvriers travaillant seuls pour leur propre compte, ou avec l'aide de quelque membre de leur famille, dont il a été fait mention au début. Il est donc évident, qu'en France, comme partout, la petite industrie est un facteur extrêmement sérieux de la vie industrielle. On s'était trop hâté de célébrer sa mort.

Cette conclusion s'impose encore plus nettement lorsqu'on analyse les diverses industries séparément, en se servant des tables détaillées du tome IVe des Résultats statistiques. Un fait très important ressort de cette analyse. C'est qu'il n'y a que trois branches de l'industrie, dans lesquelles il puisse être question d'une forte concentration : les mines, la métallurgie et les industries de l'État, — auxquelles on pourrait encore ajouter les textiles et le travail des métaux, mais en faisant ressortir la force de la petite et très petite industrie, à côté de la grande, dans ces deux branches.

Dans toutes les autres branches la petite industrie domine, au point que plus de 95 pour 100 de tous leurs établissements ont moins de 50 ouvriers chacun. Dans les carrières, dans l'alimentation, le livre, le vêtement, les cuirs, le bois, le travail des métaux et même celui des briques, des faïences et de la verrerie, on trouve à peine un ou deux établissements sur cent, ayant plus de 50 ouvriers.