Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/328

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exposés à tomber au dernier degré de la misère pendant les crises, dont le retour est si fréquent. Ce n'est qu'après avoir subi toutes sortes de souffrances dans leurs luttes contre leurs patrons que quelques-uns d'entre eux parviennent, dans des cas isolés et avec plus ou moins de succès, à arracher une augmentation de salaire à leurs employeurs, — et cela dans quelques métiers seulement.

Se réjouir de ces souffrances, dans lesquelles on ne verrait que l'action d'une « loi naturelle » et une étape « nécessaire » de la « nécessaire concentration de l'industrie » serait purement et simplement une absurdité. Soutenir, d'autre part, que la paupérisation de tous les ouvriers et la ruine de toutes les industries rurales sont une étape « nécessaire » qui mènera à une forme plus élevée de l'organisation industrielle serait non seulement affirmer beaucoup plus qu'on n'est en droit de le faire dans l'état actuel de la science économique, encore si imparfaite, mais ce serait encore montrer un défaut absolu de compréhension du sens des lois naturelles et des lois économiques.

Tous ceux, au contraire, qui ont étudié la question du développement des grandes industries en elle-même, seront sans aucun doute d'accord avec l'économiste anglais Thorold Rogers, qui considérait les souffrances imposées dans ce but aux classes laborieuses comme n'é-