Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/330

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l'usine moderne, afin de déprécier les formes dites « médiévales » des petites industries, c'est donc, pour ne rien dire de plus, se montrer aussi déraisonnable que si l'on idéalisait les petits métiers avec l'idée de ramener l'humanité au temps où l'on filait et tissait dans chaque chaumière.

Un fait dominant se trouve signalé dans les recherches que l'on a faites sur la situation des petites industries. Nous le retrouvons en Allemagne, tout comme en France ou en Russie. Dans un nombre considérable d'industries, ce qui milite en faveur du système des usines et manufactures contre les petites industries, ce n'est pas la supériorité de l'organisation technique, ni les économies réalisées sur la force motrice, mais bien les conditions plus avantageuses où se trouvent les grands établissements industriels pour la vente des produits et pour l'achat de la matière première. Partout où cette difficulté a été surmontée, soit au moyen d'associations, soit en s'assurant un marché pour la vente des produits, on a toujours constaté, d'abord, que la situation des ouvriers et artisans se relevait immédiatement, — ensuite, que de rapides progrès étaient réalisés au point de vue technique par les industries en question : on y adoptait de nouveaux procédés pour améliorer le produit ou pour augmenter la rapidité de sa fabrication ; de nouvelles machines-outils étaient