Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

agglomérations sous une direction commune d'industries distinctes.

D'autres grandes manufactures sont simplement constituées par la réunion de centaines d'exemplaires d'une même machine : tels sont, par exemple, la plupart de nos filatures et de nos tissages aux proportions gigantesques. La manufacture étant une entreprise strictement privée, ses propriétaires trouvent avantageux d'avoir sous leur direction immédiate toutes les branches d'une industrie donnée : ils cumulent ainsi les bénéfices résultant des transformations successives de la matière première. Et quand plusieurs milliers de métiers mécaniques sont rassemblés dans une seule fabrique, le propriétaire est le maître du marché. Mais si l'on se place au point de vue technique, les avantages d'une telle concentration sont insignifiants et souvent fort douteux. Même une industrie aussi centralisée que celle du coton ne souffre aucunement de ce que la production de certains articles soit répartie, selon les différentes phases de la fabrication, entre plusieurs manufactures distinctes. C'est ce que nous voyons à Manchester et dans les villes voisines. Quant aux petites industries, on n'a jamais constaté le moindre inconvénient à subdiviser encore plus le travail entre les ateliers, ni pour l'horlogerie, ni pour un grand nombre d'autres branches.

Nous entendons dire à chaque instant qu'un