Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/369

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ambitieux, impossible même à atteindre ; mais j'espère, que s'ils ont la patience de lire les pages suivantes, ils verront que nous ne demandons rien qu'il ne soit facile d'atteindre. En fait, ce résultat a déjà été atteint ; et ce qu'on a fait sur une petite échelle pourrait se faire déjà en grand, n'étaient-ce les causes économiques et sociales qui empêchent toute sérieuse réforme de s'accomplir dans notre société si misérablement organisée.

L'expérience a été faite à l'École professionnelle de Moscou, pendant vingt années consécutives et sur des centaines de jeunes gens. Et, à en juger par les témoignages des jurys très compétents des expositions de Bruxelles, de Philadelphie, de Vienne et de Paris, l'expérience a été pleinement réussie.

L'École de Moscou n'admettait pas d'élèves au-dessus de quinze ans[1], et à cet âge on n'exigeait d'eux que des notions substantielles de géométrie et d'algèbre répondant aux programmes des lycées, ainsi que la connaissance de leur langue maternelle. Les élèves plus jeunes entraient dans des classes préparatoires. L'École était divisée en deux sections, la section mécanique et la section chimique ; mais comme je connais mieux la

  1. Hélas, on doit déjà dire : n'admettait pas. Avec la réaction qui prit le dessus après 1881, sous le règne d'Alexandre III, cette école fut « réformée », — c'est-à-dire que tout son esprit et son système furent détruits.