Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/387

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De même chaque métier peut être décomposé en un certain nombre d'éléments. Dans chacun on doit savoir faire un prisme à faces parallèles, un cylindre, un disque, un trou carré et un trou rond ; on doit savoir manier un nombre limité d'outils, — tous les outils n'étant que des modifications de moins d'une douzaine de types ; et enfin il faut savoir transformer un mode de mouvement en un autre. C'est là la base de tous les métiers mécaniques, si bien que l'art d'exécuter en bois ces éléments primaires, de travailler le bois avec les principaux outils et de transformer les différentes espèces de mouvement, devrait être considéré comme la vraie base sur laquelle s'appuierait l'enseignement ultérieur de tous les genres possibles de métiers mécaniques. L'élève qui a acquis ces connaissances possède déjà une bonne moitié de tous les métiers possibles.

D'autre part, nul ne peut être un bon ouvrier de la science s'il n'est en possession de bonnes méthodes de recherche scientifique, s'il n'a pas appris à observer, à décrire avec exactitude, à découvrir les relations mutuelles entre des faits en apparence isolés, à faire des hypothèses et à les vérifier, à raisonner sur les causes et les effets, etc. Et nul ne peut être un bon ouvrier manuel s'il n'a pas été habitué aux bonnes méthodes du travail manuel en général. Il faut qu'il s'accoutume à concevoir ses idées sous une forme