Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/409

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contemplait le lever du soleil au milieu des cultivateurs du sol, s'il luttait contre la tempête aux côtés des matelots, ses confrères, s'il connaissait la poésie du travail et du repos ; les douleurs et la joie de la lutte et de la victoire ! « Greift nur hinein ins volle Menschenleben », disait Gœthe. « Ein jeder lebt's — nicht vielen ist's bekannt. » Mais combien peu de poètes suivent son conseil !

La soi-disant « division du travail » est née sous un régime qui condamnait la masse des ouvriers à travailler durement tout le long du jour et pendant toute leur vie au même genre d'ouvrage fastidieux. Mais si nous considérons combien sont peu nombreux les réels producteurs de richesses dans notre société actuelle, et comme le produit de leurs efforts est gaspillé, nous sommes bien forcés de reconnaître que Franklin avait raison de dire que cinq heures de travail par jour seraient suffisantes pour assurer à chaque membre d'une nation civilisée le confort qui n'est aujourd'hui accessible qu'au petit nombre, pourvu que chacun prît sa part de travail dans la production.

Mais nous avons fait quelques progrès depuis l'époque où vivait Franklin, et quelques-uns de ces progrès relatifs à la branche de la production qui jusqu'ici était restée le plus en retard — l'agriculture, — ont été signalés dans les pages précédentes. Même dans cette branche, la pro-