Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lodz, le Manchester polonais, est une ville tout allemande, et les annuaires commerciaux russes sont pleins de noms anglais et allemands. Des capitalistes allemands et anglais, des ingénieurs et des contre-maîtres anglais ont transplanté en Russie les filatures de colon perfectionnées de leurs pays : maintenant ils travaillent à améliorer l’industrie de la laine et la construction des machines, tandis que les Belges ont perfectionné en quelques années d’une façon frappante l’industrie métallurgique dans la Russie méridionale. Il n’y a plus aujourd’hui à en douter, — et cette opinion est partagée non seulement par les économistes mais encore par plus d’un industriel russe, — une politique libre-échangiste n’arrêterait point le développement des forces productives de la Russie. Elle ne ferait que diminuer les énormes bénéfices de certaines catégories d’industriels qui ne perfectionnent pas assez leur technique et comptent sur les bas salaires, les longues journées, et surtout sur les commandes de l’État.

D’autre part, dès que la Russie réussira à obtenir plus de liberté, l’industrie verra ses progrès s’accélérer encore. L’éducation technique — qui, chose étrange, fut très longtemps combattue systématiquement par le gouvernement — se développerait et se répandrait rapidement. En quelques années, avec ses ressources naturelles et sa jeunesse laborieuse, qui précisé-