Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/59

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qui n’empêche pas l’Autriche-Hongrie d’avoir déjà 3.630.000 d’ouvriers dans ses industries[1] et la production annuelle de dépasser deux milliards et demi. La Bohême, en quelques décades, a su devenir une région industrielle d’importance réelle ; et l’excellence et l’originalité de l’outillage des minoteries perfectionnées de Hongrie montrent que la jeune industrie hongroise est en voie, non seulement de faire concurrence à ses sœurs aînées, mais encore de contribuer à accroître les moyens dont nous disposons pour utiliser les forces de la nature. Ajoutons, en passant, que, jusqu’à un certain point, on peut en dire autant de la Finlande.

Les chiffres nous manquent sur la situation actuelle de l’ensemble des industries d’Autriche-Hongrie, mais la valeur relativement peu considérable des importations de produits manufacturés est digne de remarque. En fait, pour les industriels anglais, l’Autriche-Hongrie n’est plus une cliente digne de ce nom, et, même à l’égard de l’Allemagne, elle s’émancipe rapidement de son ancienne dépendance[2].

Les mêmes progrès s’étendent aujourd’hui aux péninsules méridionales. Qui aurait parlé en 1839 ou 1860 d’usines italiennes ? Et pourtant — l’Exposition de Turin de 1884 en a fourni la preuve

  1. 3.333.000 ouvriers, et plus de 1.560.000 chevaux-vapeurs en Autriche, en 1902 ; et 300.000 ouvriers en Hongrie.
  2. Voir Appendice F.