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Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/62

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Mais j’ai hâte de passer à des pays qui, il y a quelques années, étaient considérés comme des clients éternels et obligatoires des nations industrielles de l’Europe occidentale. Prenons, par exemple, le Brésil. N’était-il pas condamné par les économistes à faire pousser du coton, à l’exporter à l’état brut, et à recevoir des tissus en échange ? Vers 1870, ses neuf misérables filatures ne pouvaient vraiment guère se prévaloir de leurs 385 broches. Mais dès 1887, il y avait au Brésil 46 filatures de coton dont cinq seulement possédaient déjà 40.000 broches ; et à elles toutes, avec leurs 10.000 métiers, elles jetaient annuellement sur les marchés brésiliens plus de 30 millions de mètres d’étoffes de coton. En 1905, on comptait déjà 108 filatures, 715.100 broches et 26.054 métiers, au moyen desquels 37.640 ouvriers fabriquaient 234 millions de mètres de diverses cotonnades. En général, le Brésil devient assez rapidement un pays de manufactures.

Vera Cruz même, au Mexique, a commencé, sous la protection des douaniers, à fabriquer des cotonnades ; en 1887 on y comptait déjà 40.200 broches produisant 287.700 pièces de cotonnades et 95.000 kilog. de filés. Depuis lors, les progrès ont été ininterrompus, et en 1894, le vice-consul Chapman écrivait dans son rapport, que l’on peut trouver les machines les plus parfaites dans les