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l’industrie du jute, autrefois florissante à Dundee, périclita non seulement à cause des tarifs élevés établis par les puissances européennes, mais aussi par suite de la concurrence hindoue.

Récemment on a aussi créé des filatures de laine, et l’industrie du fer a pris un soudain développement dans l’Inde depuis que, après de nombreuses expériences et de nombreux échecs, on a trouvé le moyen d’utiliser la houille indigène dans les hauts-fourneaux[1]. Dans quelques années, nous disent des spécialistes, l’Inde produira tout le fer qui lui sera nécessaire. Et ce n’est pas sans appréhension que les industriels anglais voient que les importations en Angleterre de textiles manufacturés dans l’Inde s’accroissent de jour en jour, tandis que sur les marchés de l’Extrême-Orient et de l’Afrique, l’Inde commence à concurrencer sérieusement la métropole.

Mais pourquoi n’en serait-il pas ainsi ? Qu’est-ce qui pourrait donc arrêter dans leur croissance les manufactures hindoues ? Le manque de capitaux, peut-être ? Mais le capital ne connaît pas de patries, et si de gros bénéfices peuvent être faits sur le travail des Hindous, dont les salai-

  1. Extraction de la houille : 5.100.000 tonnes en 1899 ; 11.147.000 tonnes huit ans plus tard (en 1907).